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PisciNews

5 septembre 2021

Malséance

Geek and proud

Oh ! Sages de pays oubliés, dévastés, jamais reconstruits, élevés au rang d'exemple mais seulement dans des salons privilégiés, oui, vous, sages aux ambitions intemporelles, que pouvez-vous me proposer pour survivre à la déliquescence de cette société qui n'arrête pas de biper ? Je vois des aventurières qui osent, de charmantes créatures qui évitent la pose, réduisant à rien les anciennes nécroses, qu'advienne une complicité, qu'une amitié s'expose, bien qu'en tout fin la vie s'érode. Ce que je veux ? User de cette paix qui me ceint, bâtir des cathédrales de mots sans ultime dessein, mourir heureux avec un final cut malsain et décrocher une étoile avant qu'il soit trop tard. Veux-tu m'écrire ? Partager la vie d'un écrivain ? Rater le coche et me laisser effleurer tes seins ? Tout ça ne rime à rien. Pourtant, le scénario s'écrit. Bien sûr il sera fait de petits rien, ceux qu'on désespère de voir advenir et qui forment le fond de commerce de la galaxie Netflix quelque part dans ses interstices. Le sentiment dernier m'appartient, le tien est le piège par lequel je tombe sur mon arrière-train, vain. Oh ! Sages de contrées perdues, ensevelies sous l'Histoire, offertes à la vue concupiscentes de touristes en mal de vertu, faîtes-moi le planning d'une vie amoureuse. Et laissez-moi broder des appels à décharger le trop-plein d'idées déplacées. Plus loin, non, il n'y a rien... Alors je m'expose, pour devenir l'objet de vos diatribes, pour caresser la victoire que mon corps emporte sur la vie des gens de bien. Proust pondrait deux livres pour évoquer son premier baiser, j'en débiterai un autre pour vous faire part de ma dernière fessée. Je vole.

C'est d'embarras que je suis saisi, l'histoire sans fin s'est arrêté là, aux portes de mes émotions originelles, mais je respire quand même. La liberté en cadeau, je redeviens un gamer après des années sans prendre l'air. Je m'enterre parfois, risquant les escarres en maintenant des positions mal à l'aise, immobile, sage (Oh ! Sages) et prêt à en découdre avec tous les méchants, en place pour occire tous les mécréants, aliéné et patient. J'aimerais tout de même écrire avec toi, relancer mon talent jamais acté, faire œuvre à deux, me faire corriger comme un gosse capricieux, pour ne plus jamais avoir à errer, entre deux café non-sucrés, des jours entiers. Tu es là, tu respires aussi, trouvant des causes à ton manque de disponibilité, flairant un filon pour ne plus avoir à me supporter. Qui es-tu ? Je te cherche. Que fais-tu ? Je te flaire. Être dans tes bras ne me suffit plus, je veux écrire des pavés même s'ils sont superflus. Qu'on s'envole. Et je vole.

Nous ne trouverons pas le paradis, il faudra le construire. Nous serons béat, un temps, puis la réalité reprendra ses droits. Entre temps, néanmoins, nous aurons peut-être écrit un livre, une ode à la liberté, un cadeau pour le monde nous dirons-nous même si c'est raté. J'ai envie de créer avec toi, muse certes mais artiste aussi, que l'univers soit repensé, mis en procès, refait, arrangé pour nous convenir. La voie est ouverte, prenons le chemin de la décence littéraire, écrivons ! Dis-moi où tu es, où je pourrai te trouver ! Tu seras ma fête et nous vivrons une heureuse bohème. Seven times I leapt upon your shore, Every night I let you conquer me, You're my Queen. Bien sûr, cela ne suffit pas, notre romance devra marcher au pas. Y es-tu prête ? Ne veux-tu pas de mes fulgurances sans totem ? La vie serait à notre gouverne. Nous volerions.

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4 septembre 2021

La dérive

chat défoncé

Le monstre geek a repris le dessus et je vole au-dessus du nid à jouets pour observer l'agitation qui y a sa part. Trafiquant des données, je m'adonne à mes passions sans une once de remord pour mon manque de finesse. Je ne cherche pas à finir tous ces jeux vidéo, j'ai déjà du mal à terminer le visionnage de séries estampillées Netflix et qui, au fond, m'ennuient, je dévore des livres au format électronique et je piaille d'impatience de trouver la perle qui me tiendra éveillé toute la nuit jusqu'à la neurasthénie. Tout ça pour quoi ? Quelques brèves, des récépissés de mon art de passer à côté en me répandant en mots usés. Je vogue aussi, sans voir le fond, sans me préoccuper de l'orage, du déluge de divertissements qui accompagne mon hébétude. Au fond, j'ai le cœur trop à gauche pour ne pas être un techno-libertaire sans dieu et sans maître, satisfait de vivre ce qui me reste de lucidité entre deux crises. Mes marottes sont ludiques, parfois elles m'enferment. Pourtant, le plus souvent, je trouve l'échappatoire et prends l'air avec mes amis pour siffler quelques bières sous notre soleil d'été. Ainsi, cette nuit, je n'ai pas su me motiver pour vous faire un nouveau papier sur le dernier Pathfinder, esseulé et haletant, l'humeur chagrine bien qu'un peu ravi. Trouvant le sommeil aux alentours de 4h du matin, j'attendais fiévreusement le dernier Humble Choice et rien n'est advenu... J'ai été déçu. Alors, que faire sinon se laisser noyer par le tsunami indé et les pépites qui s'en échappent ? Oui ! Et un jour peut-être nous nous rendrons à Tokyo pour assister à son Game Show et nous perdre dans les ruelles pleines d'électronique d'Akihabara. Ce serait chouette, nan ? Dans un an, dans deux ans, lorsque la situation sanitaire le permettra. En attendant, nous sommes ivres, les jeux hurlent leur présence et notre caravane passe. Il est permis de croire que certaines productions finiront par nous accrocher pour nous laisser nous y faire prendre jusque une centaine d'heures sans sommeil. C'est ce que nous promettait Pathfinder, c'est l'espoir que j'avais mis dans le dernier Humble Choice, c'est l'histoire de notre aliénation.

Désormais, nous nous lançons dans cette missive, ce morceau de mots, ce texte abondant dans le sens de la dérive de notre devise : des sandwichs aux falafels et des jeux vidéo. L'empire romain n'a jamais pris fin. Discrètement, néanmoins, j'essaye d'enfoncer des portes, de livrer le miel de cet univers que je berce de mes musiques sans profiter des leurs. Oui, je suis un mécréant. Résolution : 1920x1080. Volume musique (du jeu) : 0. Voilà pour les formalités. Humankind ne nous a pas tant accrochés, Company of Heroes 3 prendra peut-être la relève, Strategic Mind nous interpelle, nous ne savons plus trop où donner de la tête. Mais ce qui nous rassure, c'est que chaque jour est une petite fête. D'ailleurs vient de sortir la 5e saison (de trop ?) de La Casa de Papel. Voyons plus grand ! Qu'en sera-t-il d'Age of Empires 4 ? Devons-nous craquer pour chaque DLC de Stellaris ? Quel score maximum ferons-nous à Europa Universalis ? Rejouerons-nous à Tainted Grails ? Le monde fourmille de questions et de temps en temps nous trouvons quelques réponses. Là se terre l'essence de notre voyage, nous voulons continuer à rêver. Avec vous aussi. Nous ne nous vous entendons pas beaucoup mais nous sommes rassasiés à chaque fois de tant de productions hallucinées. Oui, nous aimons les jeux vidéo et les livres (je vous en présenterai d'autres), ce qui nous rend distrait. Nous n'avons pas oublié la société crypto-fasciste qui nous tend les bras à force de discours dérangés sur la menace fantôme, notre liberté tronquée pour la sécurité. Un jour nous nous soulèverons, mais demains c'est Twilight Struggle.

4 septembre 2021

La playlist de Septembre 2021

Pour inaugurer cette section, quelques groupes qui traînent dans les archives de YouTube et que vous ne connaissez peut-être. Le premier titre, de Bantam Lyons, nous plonge dans le péché urbain, à la recherche de soi-même et fatigué de cette aliénation qui nous sépare pour nous rendre plus facilement corvéables. Le groupe est brestois et j'ai pu les apercevoir à Saint-Malo il y a quelques années pour la fête de la musique (vous vous rappelez, avant le confinement ?) au mitan d'un concert dont j'ai raté la majeure partie mais qui avait l'air de ravir la foule. Suit à ce titre un brin hypnotique et sombre une petite pépite débarquée de Grande-Bretagne pour nous bercer de ses sonorités psyché et envoûtantes, Epitaph du groupe The Lucid Dream. Ce pays n'a jamais eu de cesse de cultiver ses propres goûts musicaux et ce bien avant l'arrivée des Beatles et des Rolling Stones. Ensuite, encore un groupe français, Dombrance, encore en train de chanter en anglais... J'ai craqué pour la fille du clip mais la chanson est tout ce qu'il y a de plus écoutable pour échapper aux sirènes du mainstream usant des radios et des chaînes de télé. Quoi de mieux pour poursuivre qu'un autre groupe français, Smoke City, qui jongle parfois entre l'espagnol, le français et l'anglais, et ce tube des années 90 que tout le monde a oublié : Mr Gorgeous. Sexy et bien rythmé comme une samba. Et pour le coup, je vous rajoute leur « gros » titre de l'époque, Underwater love, ici écorché par VEVO qui a malencontreusement nommé la chanson Flying away, une autre de leurs perles. Puisque la France est pleine de talent, je vous laisse profiter de la mélodie très indienne d'un groupe qu'ici, j'espère, tout le monde connaît, surtout depuis Lebanese Blonde, avec Satyam Shivam Sundaram, un titre sorti sur le très bon Cosmic Game, un album découvert, autrefois le marché le permettait, dans une FNAC d'Avignon il y a... fort longtemps. On s'envole ensuite en Nouvelle-Zélande pour profiter de la voix enfantine de la plus pop des groupes « psyché », Princess Chelsea et sa fraîcheur juvénile indestructible. Bon voyage !

https://www.youtube.com/watch?v=hj-VzGrmnak&list=PLC0FrI5YtTLdE2JC9_ZtKtPjVL3zydgRJ

 

4 septembre 2021

Un goût de mièvre

Atypical-Season-4-1280x720

Après avoir passé deux heures en compagnie du sympathique personnage principal d'Atypical, j'ai comme la nausée. S'il est vrai que ce garçon autiste a la répartie caustique, son entourage est quant à lui passible de la peine capitale pour une série Netflix : être réduite aux diffusions en cours dans le flux qui pollueront pour le reste de l'éternité la probité de nos choix faits sans contrainte. Que s'est-il passé ? Il semblait tout à fait jouissif de regarder évoluer cet adolescent dans des environnements hostiles où sa sincérité, touchante et agressive à la fois, le poussait au crime de liquider sans sournoiserie tous les codes de la bienséance. Je m'y suis plu quelques temps, c'est vrai, mais le Made in America a commencé à me peser dès le 4e épisode. A ce moment, je ne pouvais participer de ce rêve mielleux qui hurlait pour mon entendement que la vie des banlieues WASP bien-pensantes était peut-être ce à quoi je tendais en mon for le plus intime, aux alentours de cette inconscience collective qui nous rabâche aigrement, depuis ces 80's complètement fake, les joies d'être une famille méritante, certes, mais pleine de guimauve bon marché. Ah ça, j'ai marché. Jeez ! J'ai même couru après cette hallucination, à la recherche de quelque soubresaut intrépide pour pimenter ce discours familialiste dégoulinant de stupre. Oui, la mère s'en arrache rapidement, quitte à en aimer deux à la fois mais l'épée à deux mains du bureau de la censure morale aura tôt fait de mettre des barreaux dans les pattes de cette femme aux prises avec les démons de l'exclusivisme sexuel. Ainsi, alors que le héros s'affranchit de tout pour exister pleinement, si tant est qu'on lui assigne le droit à une sexualité « comme les autres », l'histoire lui fait vivre le cauchemar de la vie telle qu'elle commence à apparaître à ses yeux : implacable et hypocrite.

J'ai pu un instant m'identifier à lui, tout mielleux que j'ai pu être en des temps même pas si lointain, mais la fête s'est achevée sur un refus sans partage de continuer à supporter le suppositoire prude et presque évangélique du sens caché de cette série US qui promettait beaucoup. Il est admis que ce garçon est hors-les-clous et qu'on finit par l'apprécier pour sa répartie d'une honnêteté confondante mais pouvais-je m'en satisfaire, quoi... 4 saisons entières ? Le couperet est tombé, je file ! Pour tout dire, je ne suis pas un hère facile à contenter. Je penche souvent vers les productions un peu mind-fuck et Atypical était presque de cette trempe. Dommage. Maintenant, que faire ? Souffrir tous les personnages stéréotypés de cette série pour en imiter l'absence de réalisme ? Le monde est cruel et Atypical ne l'énonce que pour nous ranger du côté des perdants de l'Histoire, cet Hollywood vertigineux de moraline débile qu'on voudrait nous faire bouffer au kilomètre pour nous éduquer « sainement ». Proust soit loué, nous avons décidé d'aller perdre notre temps ailleurs. Et pourquoi pas sur une production vidéoludique absconse, juste pour l'indélicatesse de plonger nos mains dans le cambouis. Car il est de notoriété que nous aimons vivre des aventures fantasques sans nous gaver d'un scénario qui ne brille que par les à-côté qu'il disperse au plein centre du rêve américain, qui nous détruira corps et âme à dessein de faire de nous les esclaves de la vie bonne selon qu'elle est énoncée par la psychologie clinique conquérante d'un pays en perte de vitesse et qu'on délestera un jour pour de bon de son rôle de gendarme du monde. Passez votre chemin, moi je suis sur le point de vomir...

3 septembre 2021

D'une traite

Dune worm

N'ai-je pas longtemps rêvé d'écrire de la science-fiction ? Après mes premières frasques sans intérêt au début des années 2000 et après mille missives adressées au genre féminin, j'ai voulu tutoyer ce monde étrange pourtant devenu générique. Ah ! Les filles. Je n'ai jamais cru bon de leur en vouloir de me demander de leur composer des déciptiques de romance bon marché et de ne jamais me récompenser d'un baiser. C'était le bon temps. Et un jour je me suis lancé, benoît et friand de refaire l'Histoire à ma sauce, et a fortiori dans un futur indécis. Peine perdue, espoirs brisés, textes abandonnés par dizaines, je n'y ai jamais vraiment réussi. La raison m'encourage à croire que c'est une voie sans issue pour moi et que je suis mieux à déblatérer sur mon blog mes sentiments ou mes croisades sur le web dans la simple distraction du geek tendance arrière-garde. Nonobstant ces moments de désillusion, je m'accroche à penser que s'il y a une littérature encore possible dans ce genre, elle appartient aux autres. Frank Herbert a déjà tout dit, Philip K. Dick est le héros de nos futurs désabusés, la science-fiction a beau me bercer de rêves électriques et d'envies de gloire pré-mortem je n'ai pas la force de m'atteler à construire une œuvre. Non. J'aurais essayé...

Ceci étant dit, ce mercredi 15 septembre de l'an 2021, sous l'égide de l'autoritarisme covidien, sort le Dune nouveau mis en boîte par le candide réalisateur de la suite du mythique Blade Runner, l'ambitieux Denis Villeneuve. On en attend beaucoup, et pas que vous. Pour ma part, profitant d'une excursion dans le Sud pour retrouver ma famille, je vais tenter d'embarquer mon grand-père dans cette aventure cinématique pour lui montrer que de l'autre côté du miroir, devant lequel beaucoup ont la manie de croire qu'il n'y a que des productions de mauvaise qualité dans ce milieu. Le Duc Leto mourra, évidemment, Chani Paul aimera, forcément, et de bonne grâce le manichéisme qu'on attend des mondes fantastiques volera en éclat au moment où... Oups ! J'étais à deux doigts de vous spoiler ce qui sera peut-être un des grands films de cette année. Il faut dire que j'ai déjà lu trois fois la saga sans m'ennuyer, me familiarisant avec ce monde aride et sanglant pour en faire la tapisserie de certains de mes délires d'antan. Il arrive ! Nous irons le voir !

 

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3 septembre 2021

Retrogaming

Dans les chaumières, le vent de la discorde fait déjà quelques victimes fragiles qui croyaient que nous entamerions notre marathon retrogaming en nous lançant, fiévreusement, sur les premières itérations de Super Mario, qui restent de bons jeux dans nos mémoires, mais qui, jamais, au grand jamais, ne sauraient rivaliser avec cette autre production qui mit plus de mille fois nos nerfs à rude épreuve et que nous nommerons de son nom originel : Money Idol Exchanger. Bien sûr, on attendra au tournant les propositions des vieux joueurs un jour prochain venus en notre compagnie pour faire revivre les grands moments, parfois oubliés, de l'histoire du gaming depuis le début des années 1980. Oserons-nous nous déchirer dans le sang et les larmes sur Asteroids premier du nom ? Sablerons-nous le champagne en relançant BombJack ? Saurons-nous une fois nouvelle goûter avec le bonheur d'antan des Shinobi ou des WonderBoy ? Rien ne va plus, les jeux sont faits.

Money_Idol_Exchanger

Tout cela ne serait sans l'appui logistique somme toute modeste qui nous permettra d'exulter comme autrefois en faisant défiler de gros pixels, un bol de noix de cajou pas trop loin et un assortiment de bières bretonnes en main. L'heure arrive pour les « vieux » de montrer leur savoir faire sur Super Street Fighter II Turbo et Samuraï Shodown de façon aussi virile que désormais aux commandes de Hitomi dans Dead or Alive 6 (qui pourtant, n'en déplaise, est une femme). Tout un tas de vieilleries vont bientôt refaire surface dans nos salons au détour de millier d'autres, et notamment de certaines dont nous n'avions jamais entendu parler. Nous n'aurons pas les moyens de tous les (re)tester mais un grand moment de partage s'annonce qui va pulvériser nos modernes habitudes de gamer qui ne jurent que par l'anti-aliasing x8 et le ray-tracing. Soyez prêts ! La nostalgie est à vos pieds, chers amis. Et Alex Kidd sans doute aussi.

STREET-FIGHTER-II

Et si nous finissons bourrés, l'occasion sera tout de même offerte aux quelques happy-few qui m'accompagneront de démontrer leur skill sur des manettes antiques bien qu'elles se branchent en USB. Le skill et le style ! Je prépare cette rencontre avec gourmandise, histoire que les jeunots, même eux, puissent jouir de cette traversée du temps vers un passé glorieux où le gaming n'était pas encore la branche numéro un du divertissement toutes catégories confondues. C'était un temps où notre Battle Royal chéri s'appelait BomberMan et où les speed-runs restaient confidentiels parce que non retransmis online sur Twitch, lequel n'existait pas encore. Les salles d'arcade s'apprêtent à envahir mon salon, les grosses machineries en moins et les Continue infinis en plus. Vous vous déjà défourailler du troufion sur Metal Slug ? C'est normal, l'âge d'or n'est pas encore complètement périmé. Mais attention à la baffe ! Et, bien qu'aujourd'hui des réalisations comme Dark Souls nécessitent des compétences bien ancrées, vous allez rager d'impatience lorsque vous atterrirez à deux pixels de la plate-forme visée pour la dixième fois. Vous êtes prêts ? C'est pour bientôt !

bomb-jack

3 septembre 2021

Humeur d'un jour

 

Night-Creatures

Belle créature de la nuit, mille tournures usées suffiraient-elles à relever les essences de ton âme meurtrie ? Un million de mots délavés satisferaient-ils la peinture des fébrilités de ton cœur apeuré ? Mais j'ose. J'ose lancer, dans les abîmes rosés et mous des dérives de mes passions enfiévrées, les errances de mes sens affolés. Plus encore, dois-je insister, je me jette, comme cet autre, dans le reflet de mes songes, dans l'océan de mes incertitudes jamais entièrement cicatrisées. Et tant pis si je me trompe. Ce combat contre qui, contre moi, contre tout, n'est pas mon lot, il est ma joie. Il est la promesse, fugitive et abondante, de douceurs élégantes et raffinées. Quand je te vois, des mots jaillissent et s'écrasent violemment sur la page vierge de mes espoirs. Ils remplissent, comme une fanfare délurée s'empare des rues de nos villes pour un instant jubilantes, les interstices désordonnés de ma folie bientôt sans gouverne. Et tout paraît tellement plus grand, tellement plus fort, quand l'image de ma main dans la tienne, sous les lumières d'une nuit rassurante, s’épanouit dans nos réalités bientôt partagées et que les ombres de nos peurs s'exilent vers les territoires inconnus des replis de nos inconsciences détraquées. Mais je ne crie pas. Je me réserve, ma joie est contenue. Sagement, j'aime ces choses qui durent et je modère mes appétits pour prolonger le voyage, le rendre agréable et le poursuivre sans fin, comme si tout était déjà conclu et qu'il ne restait plus qu'à prospérer dans nos caresses et nos baisers. Et après, si nos chemins doivent dériver, à l'est, à l'ouest, toi au Nord et moi au Sud, le souvenir agréable d'une soirée à discuter des tristes vérités de la réalité, même s'il ne triomphera pas de notre extinction, résistera peut-être jusqu'aux limites exaltées de nos vies rassasiées. Des mots traverseront le temps, traverseront nos précarités, et rugiront à nouveau dans un plus tard où la littérature sera devenue le luxe abscons d'une aristocratie bourgeoisement éclairée à la lumière des incertitudes de tous les autres. Notre vaisseau éthéré transportera les mots inspirés par nos sens, pour d'autres paysages, d'autres morales et d'autres humanités encore sans visage. Il lancera, plus loin que trop loin, les projets interdits de nos envies les plus douloureuses et tout sera alors tellement plus calme, si calme et si reposant. Le répit s'annonce mais quelques doutes résistent et le meilleur des choix sera désormais de s'abandonner, comme en offrande aux lois de l'univers, aux chimères obscures et incontrôlable de ces temps qui s'annoncent : les nôtres. La longue apnée de nos années passées disparaîtra et nous pourrons peut-être enfin respirer, sagement cachés loin de la houle qui règne en surface, de cette agitation qui gouverne les êtres effrayés par notre faim de liberté.

28 août 2021

Edito 01 - Café Clopes

hey baby magic meme

Demain c'est dimanche. Cela veut dire que ce soir c'est samedi... Ce qui, en terres bretonnes, est souvent l'annonce de libations sans fin dont on se rappelle peu le jour qui suit sinon qu'on a poussé le bouchon un peu loin. Personnellement, en cette nuit tombante, je lis un peu, je compulse les posts de mon fil d'actualité et je cherche de nouveaux memes pour amuser la galerie. La notoriété peine à venir mais ce n'est pas ce que je vise. De nouveaux lecteurs en nouveaux gamers, nous formerons peut-être à terme un début de communauté et là les choses évolueront dans le bon sens. Déjà, hier, la demi-partie de Twilight Struggle avec Jano a été de ces bons moments qu'on espère voir se reproduire et qui le feront sans doute. Pacifistes de tous bords, nous ne rechignons pas à refaire l'histoire dans des guerres virtuelles (en l'occurrence sur plateau) pour faire réagir le système limbique et notre foi dans les alternatives au scénario établi de nos sociétés. D'ailleurs, ne sommes-nous pas ici pour beaucoup des fanatiques de science-fiction ou de dark fantasy ? Le monde réel nous intéresse, certes, mais le fuir le temps de dérouiller quelques méninges a ceci de fatal que c'est la drogue à travers laquelle nous nous guérissons du démantèlement des utopies de notre naïve jeunesse pas encore tout à fait éteinte. De mon côté, quelques bières entre amis, moment clé des discussions à bâtons rompus, font s'égrener le flux vital comme si quatre heures n'en paraissaient plus qu'une. Et alors nous reprenons les rênes du PisCi pour de fraîches aventures en territoires hostiles. Bien sûr, nous aimons aussi construire. Et en cela, l'arrivée de Pharaoh New Era nous émoustille autant que les jeunes femmes au mitan de leur vie lorsqu'elle sont disposées à faire du « gros » jeu. J'en connais une qui m'avait promis qu'on s'y mettrait, mais ce n'était guère qu'un vœu pieux et je ne saurais lui en vouloir. Parce qu'après tout, se farcir 18 pages de règles en anglais pour jouer à un jeu qui dure 6 heures relève d'une envie un peu masochiste que seuls quelques victimes parmi mes amis aiment à mettre en pratique. Pauvres de nous, ne pouvons-nous pas nous contenter de Dixit ? Il faut croire que notre cerveau est corrompu par des désirs de stratégies globales qui traînent en longueur.

Heureusement, la vie nous enchante aussi bien à la vivre au creux de notre cockpit de technologie dans l'érémitisme le plus complet une bonne partie du temps. A fortiori, Facebook est toujours là et il suffit d'un clic pour se faire interpeller et lancer un débat sur la corrosivité de l'empire Macron ou les travers maniaques et phallocrates de quelques hères de chez Blizzard. Nous n'avons pas donné notre vie aux jeux vidéo, ce sont les développeurs qui se sacrifient d'eux-mêmes, et Socrate sait quel enfer c'est de travailler pour Electronic Arts, pour nous faire rêver plus haut. Alors, effectivement, il y a des gagnants et des perdants. Dans quelle catégorie nous tomberons dépendra de notre capacité à faire front ensemble pour sauver les Indépendants du business qui les bridera lorsqu'ils auront un tant soit peu de notoriété à leur tour. Ce n'est guère qu'une histoire de gros sous quand le petit génie tombe sous l'escarcelle de la loi du marché. Je ne suis pas sûr que le futur soit heureux mais je pense sincèrement que mon présent l'est comme jamais auparavant. Des amis et des jeux, de la bière et des sandwichs aux falafels, un ordinateur de compétition pour ne pas sombrer dans les baisses impolies de framerates (il en reste peu du coup) et quelques femmes pour nous ménager d'un monde que la guerre écrase pas si loin de chez nous. Nous sommes à l'orée d'un changement de civilisation mais je ne sais pas exactement quoi en penser sinon que pour beaucoup de la génération millenial je suis déjà un vieux con (40 ans depuis peu) et que je suis passé de mode avant même de pouvoir essayer. L'attention s'est étrécie et il suffit que mes textes dépasse le cap du premier paragraphe pour que la caravane passe. Ceci dit, je ne compte pas m'arrêter en si bon chemin et chercherai aussi loin que je peux sur le net et dans la vie réelle les pépites qui égayeront mes soirées de geek has-been. Merci de votre attention.

27 août 2021

Amours contrariées

Titre : L'oiseau moqueur

Auteur : Tevis Walters

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Il est passé sous mes yeux et j'ai voulu l'aimer un instant, le temps d'y déceler quelques vérités sur nous-mêmes, peut-être lâcher un laconique « ah ouais c'est trop vrai » et repartir grinder sur Genshin Impact. L'idylle n'aura duré que quelques heures, au terme desquels tout ce qu'il avait à me vendre me paraissait être en toc. Oh ! Quelques idées sur la vie d'un robot de classe 9 qui ne peut pas se suicider et une humanité en berne de quelque cohésion, fascinée par le flux de divertissements dont seuls les « sopors » permettent de leur éviter la nausée. Ainsi que tous les malheurs de l'existence... Un peu comme dans le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Je pense d'ailleurs très sincèrement que la référence est pleinement assumée. Quelques personnages annexes et deux êtres de chair qui veulent s'aimer en dépit des Détecteurs qui supervisent la bonne marche des lois et celle, notamment, qui pose en totem le Crime d'Intimité. Un roman court, avec par-ci par-là de discrètes punchlines, qui nous rappelle avec bienveillance le pain et les jeux dont nous semblions déjà nous contenter pour supporter la mainmise des nantis sur tout ce qui pourrait nous éclairer ou nous rendre à notre liberté. Pas tant un grand roman qu'une balade dans l'un de nos futurs possibles (comme d'habitude me direz-vous) plaisante non dénuée de toute qualité.

21 août 2021

Be kind, I'm only human

Titre : Humankind

Développeur : Amplitude Studios

Éditeur : Sega

Date de sortie : 17 Août 2021

 

Ça y est, il est là, clinquant et prometteur, Humankind se révèle et nous emmène à la conquête du monde en proposant quelques mécaniques propre à renouveler l'expérience que nous avons pu avoir jusqu'ici des 4X historiques, Civilization en ligne de mire. Il est sorti hier, sans qu'à Dinan Mythes personne ne l'ai relevé online, comme si une malédiction pesait sur lui. Pour ma part, j'ai pu m'essayer à l'expansion infinie de ma tribu par-delà les monts et les vaux et je ne suis pas encore tout à fait sûr de pouvoir donner ma bénédiction à cette production que beaucoup de gamers attendent depuis des lustres, impatients et prêts à lâcher les foudres au moindre bug (il y en a quelques-uns). Il faut dire qu'on en parle depuis longtemps. Quatre ans de développement, une équipe sur les rotules et mis sur les rails au travers des voix de milliers d'aficionados qui ont pu discuter le jeu, poser des revendications pendant les phases de bêta et nourrir la machine de leurs rêves, lesquels sont les enfants des déceptions qui ont pu être formulées à l'encontre d'un Civilization 6 qui avait manqué de caractère. Chemin faisant, les DLC et le Workshop avaient apporté du grain à moudre à la communauté et le jeu de Firaxis avait alors pu proposer une aventure stratégique qui ne déméritait plus. Car il était devenu assez riche pour contenter les plus sportifs de nos pro-gamers tout en caressant dans le sens du poil tous les colonialistes un peu tradi. Voilà maintenant que Humankind débarque.

 

Humankind

Ce qu'on peut en dire ne devrait pas se résumer à une bête comparaison entre l'opus de Amplitude et l'autre géant, malmené malgré ses 30 ans de vie. Le monde du jeu vidéo est cruel et tout le monde était sur le pied de guerre pour dire du mal de Humankind en le mettant face à son aïeul vénérable, tout simplement. Mais les réflexes d'antan ne permettent pas ici de conduire son peuple dans les étoiles tant le renouvellement est patent. Première mauvaise idée : construire plein de villes. Et d'abord parce qu'ici on s'évertuera en premier à créer des avant-postes auxquels rapidement nous pourrons donner le statut de capitale ou de métropole mais, et là est une des grandes nouveautés de la chose, on pourra aussi les relier à une autre ville pour constituer des aires de construction élargies. Ça n'a l'air de rien et pourtant ça bouscule les acquis. Faire tout cela coûtera des points d'influence, à l'instar de l'illustre Endless Space, des mêmes développeurs, qu'au début on ne pourra gagner qu'en partant explorer le continent, quitte à se faire dessouder par des Mammouths ou des Cerfs (ces derniers sont plus faciles à occire). La première unité du début de partie se démultiplie en récoltant à manger, c'est-à-dire en faisant ce que tout bon chasseur-cueilleur sait faire depuis la nuit des temps : tuer. Au gré des découvertes, on récolte également de la science, laquelle est éparpillée sur la carte au hasard de l'algorithme.

 

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Une fois nos éclaireurs sur la piste de la gloire, on gère nos villes de façon presque habituelle en construisant les bâtiments autorisés par les recherches faites le long de nos pérégrinations. Classique. On peut les acheter avec de l'or bien sûr, ce qui ne manquera pas d'éveiller de vieilles habitudes, ou maximiser ses quartiers avec des points d'industrie pour accélérer l'érection d'un monde meilleur. A tout le moins plus viable pour faire face aux autres peuples, qui ne manqueront pas de se servir de leurs griefs pour faire accepter à leur populations des guerres forcément utiles. Les combats eux-mêmes rappellent sans se cacher les parties passées sur Endless Legend, au tour-par-tour et utilisant le terrain tel qu'il se présente sur la carte stratégique. Ainsi, il faudra veiller scrupuleusement au placement de vos unités si vous ne voulez pas vous faire écraser par un animal (non-humain) faute d'accès pour votre seconde unité par exemple. Quant à l'arbre des technologies, il est très convenu mais agréable à utiliser. Ce n'est pas le point fort du jeu bien qu'à première vue il fusse très complet. On ne peut pas tout réinventer, la série Anno jouait déjà l'option sécurité en proposant un peu plus chaque fois mais pas trop pour ne pas perdre sa fanbase. C'était le deal.

 

Bon, je n'ai pas l'intention de faire un tour complet du propriétaire, juste lancer une perche à la communauté des gamers qui s'étaient égarés et en avaient oublié la venue de Humankind, auquel nous allons jouer un peu plus dans les jours à venir. Pour l'instant, on est contents, déstabilisés par des mécaniques qui ne sont plus aussi claires qu'autrefois mais ravis de pouvoir participer à l'accomplissement de notre civilisation en maître-étalon au milieu d'une pléthore de rivaux. Une nouveauté qu'on peut tout de même relever est la possibilité de changer de civilisation à chaque ère pour profiter de boosts riches et bienvenus de toutes sortes et celle de garder la précédente qui alors fournit le statut de transcendance avec un bonus à la clé et la primeur de poursuivre une stratégie telle que vous l'aviez précédemment définie. Le nombre d'alternatives au terme d'une partie à défaut d'être infinie se compte, paraît-il, en millions. Ce qui est bienvenu et enrichit grandement la rejouabilité. Peut-être reviendrais-je à vous prochainement, une fois que j'aurai un peu plus testé la bête pour vous en faire un panoramique plus complet. Pour l'instant, quelques images et une vidéo vous donneront un aperçu de celui qui était attendu comme le messie.

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