Amours contrariées
Titre : L'oiseau moqueur
Auteur : Tevis Walters
Il est passé sous mes yeux et j'ai voulu l'aimer un instant, le temps d'y déceler quelques vérités sur nous-mêmes, peut-être lâcher un laconique « ah ouais c'est trop vrai » et repartir grinder sur Genshin Impact. L'idylle n'aura duré que quelques heures, au terme desquels tout ce qu'il avait à me vendre me paraissait être en toc. Oh ! Quelques idées sur la vie d'un robot de classe 9 qui ne peut pas se suicider et une humanité en berne de quelque cohésion, fascinée par le flux de divertissements dont seuls les « sopors » permettent de leur éviter la nausée. Ainsi que tous les malheurs de l'existence... Un peu comme dans le meilleur des mondes d'Aldous Huxley. Je pense d'ailleurs très sincèrement que la référence est pleinement assumée. Quelques personnages annexes et deux êtres de chair qui veulent s'aimer en dépit des Détecteurs qui supervisent la bonne marche des lois et celle, notamment, qui pose en totem le Crime d'Intimité. Un roman court, avec par-ci par-là de discrètes punchlines, qui nous rappelle avec bienveillance le pain et les jeux dont nous semblions déjà nous contenter pour supporter la mainmise des nantis sur tout ce qui pourrait nous éclairer ou nous rendre à notre liberté. Pas tant un grand roman qu'une balade dans l'un de nos futurs possibles (comme d'habitude me direz-vous) plaisante non dénuée de toute qualité.